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Pour que la ventilation au masque fonctionne bien, il faut, selon mon expérience personnelle, que plusieurs conditions soient remplies. La confiance est un élément essentiel. On a tendance à l'oublier si on ne s'en occupe pas tous les jours. Mais en fin de compte, la ventilation est pour moi une nécessité vitale. Sans ventilation, pas de Patrick.

Cela s'accompagne d'une perte totale de contrôle et de maîtrise de ton propre corps. À l'exception du contour de mes yeux, de mon nez et de certaines parties de mes joues et de ma mâchoire, j'ai déjà perdu le contrôle de mon moi physique.

Dans la pratique, cela signifie que je mets ma vie entre les mains de mes soignants*.

Alors que certains sont beaucoup trop précis et font de chaque moustique une urgence médicale, d'autres ne sont pas conscients de la portée de leurs actions et pourraient encore l'être si nous n'avions pas une chance indicible. Souvent, par exemple, le velcro d'un de mes masques a lâché. Jusqu'à présent, les secours étaient assez rapides pour me remettre le masque sur le visage aussi vite que possible, pour que je puisse prendre l'air. Mais que se passe-t-il si l'infirmier se met à délirer ?

Cela ne sert à rien de me répéter que cela ne se reproduira plus jamais. Ce n'est pas une bonne excuse. Ce n'est pas comme ça qu'on construit la confiance. La confiance doit se mériter.

Et c'est là que tout se passe. Il y a des choses qui sont plus fondamentales et qui ont malheureusement un impact plus ou moins direct sur de nombreux gestes importants.

  • Je trouve difficile qu'un soignant me dise qu'il n'est pas encore guéri et qu'il a vraiment besoin de vacances. C'est comme me dire "ne t'inquiète pas, je peux travailler". Si c'était le cas, tu n'aurais pas besoin de me le dire tout le temps. Et tu dois donc m'aspirer la nuit et veiller à ce que mes poumons respirent correctement, ce qui ne sont que des tâches potentiellement mortelles. Cela inspire confiance.

    Mot-clé répété : crise de panique. La dernière, d'ailleurs, cette nuit à quatre heures. Ou plutôt, je l'ai évitée de peu.

  • Je ne sais pas trop non plus comment évaluer le fait que la dernière bouteille d'antidouleur a été plus utilisée par mes soignants que par moi, parce que plusieurs ont si souvent mal à la tête.

  • Le roi, ce sont les collègues qui arrivent, fument, boivent et doivent ensuite "s'allonger un moment", sinon leur migraine les tuera. Le fait que mon balcon de rêve soit complètement sale parce qu'il n'est jamais nettoyé passe au second plan.

    En 43 ans de vie, je n'ai pas rencontré autant de personnes souffrant de migraines que dans mon service de soins actuel. C'est possible, mais si un infirmier ne peut pas se lever quand je donne l'alerte, il ne peut pas travailler chez moi. C'est aussi simple que ça. C'est dommage pour lui, mais ce n'est pas mon travail, je suis vraiment désolée.

    Au moins deux soignants m'ont déjà parlé de leurs migraines si insupportables, si violentes que même les médicaments les plus puissants du monde ne pourraient pas les soulager. Qu'est-ce qui fait que seules les pires des pires maladies sont assez graves pour vous ? Ils prennent des médicaments si puissants, les plus puissants du monde, qu'ils sont toujours dans le coma pendant 20 à 30 minutes. Je dois être compréhensive.

    Euh, non ? Je ne dois pas. J'ai besoin de faire caca et de mourir. Tout le reste est optionnel.

  • Un jour, un infirmier m'a dit que j'avais une mauvaise idée du métier. Parce que si quelqu'un travaille pour mon entreprise, reçoit de l'argent supplémentaire et des jours de congé super nombreux pour des équipes de 12 heures, puis jusqu'à 100% de prime de nuit et aussi de prime de week-end... f**k me, alors pendant ce temps-là, on travaille et on ne dort pas. C'est du moins comme ça que ça se passe dans mes entreprises.

    Dans les soins, c'est différent. Il faut être heureux que les gens se présentent au travail. Je ne partage pas cette appréciation, j'ai une autre théorie sur les causes, mais bon, qu'est-ce que j'en sais ?

  • Je ne comprends pas que les infirmières se présentent chez moi à 23 heures pour leur troisième service de nuit consécutif et qu'elles m'expliquent tout de suite qu'elles n'ont pas eu le temps de dormir entre-temps. Je n'accepterais pas cela dans ma propre entreprise, car c'est de la négligence. Dans les soins intensifs de patients sous respiration artificielle, c'est trois fois moins bien.

  • De plus, c'est totalement stupide d'affirmer que deux petits boulots n'ont aucun impact sur le travail à temps plein. Chacun peut se dire ce qui le rend heureux. Mais c'est bs.

  • Les thèmes de la formation, de la réunion d'équipe, du transfert, ... ok, j'arrête là.

    Ce serait quand même bien si au moins mon programme de médicaments était respecté. Rien que ces sept ( !) derniers jours, j'ai reçu des antibiotiques par erreur, mais on a oublié les émollients et les laxatifs (c'est pour ça qu'à 23 heures, j'essaie encore d'évacuer avec des suppositoires seulement... J'ai reçu la mauvaise solution d'inhalation, j'ai dû passer une matinée sans humidification parce qu'on a oublié de le faire, ah oui, et je me demandais pourquoi on devait me tourner la tête deux fois en collant le dernier patch de scopolamine. Je n'y ai pas pensé. Je n'aurais jamais pensé qu'on m'avait collé deux patchs. Je ne veux pas qu'une overdose soit une mauvaise chose. Effets secondaires Je n'avais pas connaissance des deux pansements.

J'ai vraiment du mal à me plaindre ici. Il y a malheureusement peu de choses positives à dire.

Que peut-on dire de plus ? J'en suis... triste est le mot qui décrit le mieux la situation. Tout mon cercle d'amis et de famille est plutôt horrifié et en colère.

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